Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/405

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faut rejetter cette religion[1]. La religion, en politique, n’est qu’un double emploi, elle n’est que l’étaie de la législation ; elle doit lui céder incontestablement dans tous les cas. Licurgue et Solon faisaient parler les oracles à leur gré, et toujours à l’appui de leurs loix, aussi furent-elles long-tems respectées……… N’osant pas faire parler les Dieux, mon ami, je les ai fait taire ; je ne leur ai accordé d’autre culte que celui qui pouvait s’adapter à des loix faites pour le bonheur de ce peuple. J’ai osé croire inutile ou impie celui qui ne s’allierait pas au code qui devait constituer la félicité de

  1. Français, pénétrez-vous de cette grande vérité ; sentez donc que votre culte catholique plein de ridicules et d’absurdités, que ce culte atroce, dont vos ennemis profitent avec tant d’art contre vous, ne peut être celui d’un peuple libre ; non, jamais les adorateurs d’un esclave crucifié n’atteindront aux vertus de Brutus. (Note de l’Éditeur.)