Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/139

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oser soutenir votre systême ? et le plus étonnant des phénomênes, s’offrit-il même à vous, qui vous assure que ce qui vous surprend n’est pas une des loix de dieu que vous avez ignoré jusqu’alors ? et si c’en est une, de quel droit osez-vous l’appeler miracle ? à moins qu’on ne me persuade qu’il est impossible que le phénomène qui me frappe, puisse dépendre des loix générales de la nature ; on ne pourra jamais me convaincre que ce phénomène puisse être un miracle. Il ne peut y avoir de miracles que dans l’événement qui contrarie les loix de la nature ; or, quel est-il, et quel peut-il être cet événement ? Est-ce à nous à le décider ? nous qui ne sommes pas encore parvenus à dévoiler le quart des mystères de cette nature incompréhensible… À supposer donc qu’il s’opérât ce changement dont il s’agit… ; qu’il s’opérât d’une manière visible, sous les paroles magiques du prêtre, ignorant si cette mutation n’est pas et ne peut pas être une des loix de la nature ; je pourrais