Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/147

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ce lac que l’empereur d’Éthiopie possède un palais superbe, mais que nous n’eûmes pas le temps d’aller voir. Nous apperçumes dans notre incursion cet animal extraordinaire, à-peu-près de la grosseur d’un chat, qui a le visage d’un homme, une très-belle barbe blanche, et une voix semblable à celle d’une personne qui se plaint ; il se tient communément sur des arbres, et ne s’apprivoise que très-difficillement ; doué du même amour pour la liberté que l’homme ; il dépérit et meurt dès qu’on l’enchaîne.

Presque toutes les villes de l’Éthiopie se ressemblent, elles sont toutes basses, ornées de terrasses au-dessus, et séparées les unes des autres par des haies couvertes de fleurs et de fruits, entremêlées d’arbres plantés à des distances régulières. J’aurais bien desiré de parcourir ces provinces, mais pour exécuter ce projet il eut fallu suivre la partie de notre caravane qui achevait la route dans le milieu des terres, et qui descendait au Mono-