Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/198

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voir combien elles étaient éloignées de l’art de procurer de vrais plaisirs ; je l’assurai que cela ne se pouvait pas, que ma compagne et moi suffisions pour plonger ses sens dans l’ivresse, et que la pudeur naturelle à notre nation, nous empêcherait de partager ses plaisirs et de les irriter, s’il y admettait des témoins ; dès que la nuit fut sombre, ce moment favorable à nos projets lui avait été offert par moi, comme plus agréable à cause de la fraîcheur ; nous nous enfonçâmes tous trois dans le jardin, aussi-tôt que nous sommes dans le cabinet, et que je me suis assurée des six hommes qui nous étoient promis, je fais étendre Clémentine sur le parapet de la petite muraille, exposant en entier ses charmes au voluptueux empereur ; allons, dis-je, en ayant l’air de céder, que l’une excite tes désirs, pendant que l’autre va les satisfaire. — Ce dernier mot est celui du signal, dès que Clémentine l’entend, elle pousse un grand cri et se jette dans le chemin, saisissant alors avec rapidité moi-