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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/259

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personnage à coup sûr très-énigmatique pour vous, quand je vous l’aurai dit, vous n’en serez pas plus avancée ; mais encore dis-je en m’approchant moi-même, rassurée par l’air et le ton de cet homme. — Mes bonnes amies dit notre inconnu, je suis l’ennemi de Dieu, le serviteur du diable, et l’ami du bien d’autrui. Par Saint-Christophe, je ne vous entends pas dit Clémentine, tout à fait rassurée, expliquez-vous mieux mon fils, si vous voulez que je vous comprenne… Doucement dit l’inconnu, commencez par me dire qui vous êtes vous-mêmes, nous avons pour coutume dans notre métier, de ne jamais nous confier au renard, ainsi parlez avant que je ne réponde. Plus nous examinions ce burlesque personnage, plus il nous étonnait ; autant que nous pûmes le distinguer au faible crépuscule d’une lune qui se levait, il nous parut vêtu d’un pourpoint vert, et d’un manteau jaune, la bouche ornée de deux moustaches énormes