Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et le chef couvert d’un chapeau garni de plumes à cinq pieds de hauteur, Clémentine le prenant pour un charlatan, dont il n’y avait absolument rien à craindre, lui raconta notre aventure avec ingénuité, et ne lui cacha point l’embarras dans lequel nous étions. — Ah ! ah ! pucelles, s’écria notre homme, c’est-à-dire, que vous avez le ventre vuides, à force de vertu… Venez… venez, suivez-moi, vous avez trouvé des scélérats chez ceux qui vous devaient l’hospitalité. De l’hypocrisie et de la débauche, du libertinage et de l’infamie, parmi les chefs de la justice, et par-tout des cœurs de rochers… Venez vous dis-je, c’est au milieu d’une troupe de bohémiens que vous allez rencontrer des amis… Et toutes deux confondues, nous suivions notre homme en silence. Il tourne la mazure contre laquelle nous nous étions reposées, frappe à la porte de l’autre côté, on ouvre, nous entrons, et nous voyons une douzaine de personnes autour d’un feu, dont quel-