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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/349

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fixant ce scélérat, qu’as-tu à repondre à cette accusation ? — Rien, et qu’avez-vous vous-même à me demander ? Les chemins ne sont-ils pas libres ? — Par la peau d’Astaroth ! dit Brigandos, je vois que tu n’es pas plus civil que tu n’es galant ; dis-moi, faquin, n’as-tu pas attaqué quelquefois le taureau à Tolède. — Sire clerc, répondit le voyageur en voulant remonter sur sa mule, je vous prie de me laisser partir et de me dispenser d’avoir rien à démêler avec vous. — Oh ! doucement, dit Brigandos, les choses ne peuvent pas se passer ainsi, il faut que l’affaire soit jugée dans toutes les règles. Qu’on détache cette fille, ordonnât-il aux femmes, et gardez-la parmi vous, je vous charge de me répondre d’elle… Vous, enfans, dit-il aux hommes, ayez soin de cet égrillard, et serrez-le de près, le poulain est vicieux, il a besoin d’être dompté ; et notre chef par ces dispositions se trouvant au milieu des deux troupes séparées, la première des femmes gardant la bergère ; la seconde d’hommes captivant le criminel,