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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/379

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ne fut plus rapide. C’était celle d’une mauvaise tête et d’un excellent physique, rarement celle-là manque d’énergie.

Quand Clémentine vit que je renonçais à la persuader, elle voulut m’haranguer à son tour ; elle employa pour me seduire une partie des mêmes argumens dont elle venait de faire usage, pour prouver qu’elle avait raison de faiblir ; elle crut qu’elle serait aussi habile à me corrompre, que je l’avais été peu à la convertir ; elle avait, disait-elle, une autre adresse pour moi ; j’aurais pour le moins autant de plaisir, et peut-être encore plus de profit qu’à celle qu’elle se réservait… Quel gré me saurait-on de ma retenue, et comment y ferais-je croire ? après la liberté dont j’avais joui,… après la vie que j’avais menée, pourrais-je me flatter d’en imposer à qui que ce pût-être ? J’aurais donc, avec le regret de n’avoir point connu le bonheur, le chagrin de ne pouvoir pas même convaincre de ma vertu… — Va, ma chère amie, continuait cette syrêne, c’est à notre per-