Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/431

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chose, plus difficile que vous ne pensez Léonore ; je veux qu’on fasse le bien pour lui seul ; je veux qu’on ne soit animé en le faisant que de la seule idée du bonheur des autres, et si l’enfer ou le paradis entre pour quelque chose dans les motifs qui font agir, je me dis, voilà un imbécile, mais à coup sûr ce n’est pas un honnête homme. Trop de l’avis de notre chef pour le combattre davantage, je laissai tomber la discussion et Clémentine qui n’avait reçu qu’en secret d’une femme de la troupe, l’adresse du gentilhomme dont elle attendait tant de plaisir, ne voulant pas se démasquer encore, accepta l’ordre ; notre capitaine s’adressant alors à moi, pour vous Léonore dit-il, vous vous transporterez chez Dom Flascos de Benda-Molla, doyen des chanoines de Tolède ; vous y remplirez les mêmes fonctions que votre amie chez le vieux seigneur, et vous y trouverez j’espère à-peu près les mêmes sûretés ; vous examinerez ses yeux, ses mains, vous lui promettrez vingt ans,