Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/438

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vaut mieux pour toi, que toutes les raisons dont j’aurais combattu tes sophismes ; ô Clémentine ! as-tu pu croire que la volupté put naître, où le sentiment devait être inconnu… Que celui qui serait assez vil pour payer l’amour, en ferait goûter les plaisirs… Que cette leçon te rende sage, que les remords qui te déchirent, garantissent du moins ton cœur d’une corruption plus entière ; je t’avais entendu jadis, excuser ces écarts. Tous ces égaremens tournent au profit de l’amour osais-tu dire, ils sont tous enfans de la nature[1]. Pardon… Je t’y croyais familiarisée… Ta douleur me prouve le contraire, cesse donc de te livrer ainsi aux paradoxes d’une tête embrâsée, et que la vaine gloire de montrer de l’esprit, à préconiser des erreurs, ne te fasse pas au moins défendre

  1. Voyez p.367, morceau réfuté par celui-ci ; voyez aussi la page où Brigandos dit laissez tous ces vilains vices là se punir les uns par les autres.