Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/466

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

étroite, attenante à un autre escalier tournant, qui nous offrit encore plus de cent marches à descendre ; je crus que nous nous engloutissions dans les entrailles de la terre[1].

Le silence qui s’observait dans cette marche, les fréquentes effigies de saints, de vierges, de représentations de supplices, dont étaient remplis les murs de cette traversée, le bruit lugubre d’une multitude de portes de fer qui s’ouvraient et se refermaient sur nous à mesure que nous avancions, l’obscurité profonde qui régnait dans ces souterrains, à l’exception du peu de lampes allumées devant les images, la hauteur, l’humidité des voûtes, quelquefois des cris et des mugissemens sourds qui sortaient du fond des cachots, tout inspirait à l’ame une sorte de terreur sinistre qui glaçant à la fois tous mes sens, m’interdi-

  1. Tous ces détails locaux sont faits sur les lieux mêmes ; le lecteur peut être sûr de leur fidélité.