Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/472

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inutile de renier un fait avoué par nos compagnons. On demanda à Castellina si elle ne vivait pas en intrigue criminelle et incestueuse avec son père, elle jura que non. — Avec son frère, — elle dit que leur usage était de se marier entre frères et sœurs ; qu’elle était destinée à épouser son frère ; mais que n’étant point encore sa femme, elle n’avait jamais prise aucune liberté avec lui ; que voulant même se conserver pure pour celui qu’on lui destinait ; elle n’avait jamais mené la vie prostituée de ses compagnes ; qu’elle répondait de sa virginité, et qu’on pouvait la faire examiner. Ensuite elle ajouta que Clémentine et moi avions également vêcu dans la plus extrême continence, depuis que nous étions aggrégées à eux. — On lui demanda si elle croyait à la religion catholique, elle dit que non ; on nous adressa la même question, — nous y fîmes la même réponse. On demanda à la fille de notre chef, pourquoi elle n’ajoutait point de foi à ce culte ? elle dit qu’elle ne croyait