Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/559

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soin flétrissant de conduire les infortunés à la mort, se chargent de découvrir leur retraite ; mais elle ne sera jamais indiquée par moi ; il est odieux, il est vil de devenir le délateur de ceux dont nous avons à nous plaindre : cette conduite étouffe leurs repentirs ; elle les empêche d’être fâchés d’avoir troublé une société où devait se trouver de si méchantes gens. Laissons aux autres l’emploi de les vexer, mais dès que nous avons été leurs victimes, pardonnons-leur. Une fois vengés, nous devenons aussi coupables qu’eux, puisque, ainsi qu’eux, nous commettons une lézion quelconque ; de ce moment nous voilà donc aussi bas, et notre supériorité est toujours entière si nous leur pardonnons… On frémit à l’action d’Atrée ;… les larmes les plus douces coulent, quand Gusman dit à Zamore :

Des dieux que nous servons connais la différence :