Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/564

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

546
Déterville à Valcour.

l’allumer dans l’Europe, ne serait-il pas un tyran ? Ne regarderiez-vous pas comme un imbécile, celui qui raisonnant d’après les mêmes principes, oserait dire, je vais me donner la fièvre, puisque la fièvre est un fléau de la nature ? Considérez de même comme un fou, celui qui dira, je vais me plonger dans le crime, puisque le crime est dans la nature… Malheureux !… elle produit aussi des poisons, cette nature où tu te livres aveuglément, et cependant tu te gardes bien de t’en nourrir ; ais la même sagesse envers le crime, fuis-le,… déteste-le ;… il ne fera jamais ton bonheur ;… il lui est impossible de le faire. Trop de yeux sont ouverts sur toi, trop d’intérêts s’opposent à ce que tu n’agisses que d’après le tien ; et ceux de la société qui balancent toujours cet égoïsme qui te conduit au crime, ou t’empêcheront de le commettre, ou te puniront de l’avoir commis ».

Ainsi raisonnait ce sage ami ; et par tous ces discours, il ne se bornait pas seule-