Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

place pas au nombre de ceux, dont une telle action doit faire le bonheur. Duval, plus animé de cette saillie, me répondit que j’entendais mal mes intérêts, et que quand on voulait dégoûter un homme de soi, il ne fallait pas lui montrer tant d’esprit. N’imaginez pas, continua-t-il, que les sentimens que vous avez fait naître en moi puissent me permettre ce désintéressement que vous semblez vouloir m’inspirer, je ne ferai point valoir les droits que j’ai sur vous, mais je n’y renoncerai pourtant point jusqu’à vous céder à mon rival ; je n’ai plus que vingt-quatre heures à rester dans cette ville, je suis nommé au consulat d’Alexandrie, mille fois plus avantageux et plus agréable pour moi que celui-ci, j’espère que vous voudrez bien m’y suivre, je vous laisse à vos réflexions jusques-là ; mais à mon arrivée dans cette ville d’Égypte, quelque soit le parti que vous ayiez pris, je vous préviens qu’il y faudra soutenir la qualité de femme que mon intention est de vous donner… Oh ! monsieur, dis-je, con-