Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/104

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autre doit céder ; il faut nécessairement que quelqu’un se sacrifie, n’est-il pas plus juste que ce soit Dolbourg qu’elle n’aime pas, que moi qui l’adore et qui ai l’orgueil de croire ne pas lui être indifférent ? — Si Dolbourg n’est pas préféré, pourquoi voulez-vous qu’il fasse un sacrifice ; c’est à celui qui l’aime à en faire un pour elle. — Il serait mal entendu, celui qui se ferait aux dépends du cœur d’Aline. — Mais Dolbourg n’y prétend point, il le lui laissera libre, uniquement flatté de l’alliance, se rendant assez de justice pour être bien persuadé qu’à son âge on ne captive plus le cœur d’une jeune fille : il ne forme aucune prétention sur les sentimens d’Aline, il l’épouse et voilà tout. Chacun ne met pas dans l’hymen cette grotesque chevalerie dont vous faites parade, on épouse une femme pour ses entours, pour son bien, pour s’en servir parfois dans le besoin ; alors il faut que de bonne ou mauvaise grace la femme rende à son mari tout ce qu’elle lui doit d’obéissance, il faut qu’elle soit aveuglément soumise et du reste,