Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/106

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tueuse n’est pas seulement liée à l’instant des devoirs, elle l’est toujours, et quand cet instant est cruel, ses fers lui deviennent affreux ; parce qu’il n’est pas dans son ame honnête de se permettre les flétrissans moyens de les alléger. — Tout cela sont des principes de jeunes-gens, fraîchement sortis des bancs de l’école, vous verrez, monsieur de Valcour, comme vous préférerez à mon âge des idées moins intellectuelles, à tous ces sophismes de l’amour, si le mari peut être heureux du seul physique, la femme doit l’être sans le moral. — Et vous supposez qu’un mari peut être heureux sans le cœur ? — Je soutiens qu’il l’est davantage, l’amour n’est que l’épine de la jouissance, le physique seul en est la rose… Je vous étonnerais bien, si je vous disais qu’il est peut-être possible de goûter des plaisirs plus vifs avec une femme qui nous haït, qu’avec celle qui nous aime. Celle-ci donne,… il faut arracher à l’autre ; qu’elle différence pour la sensation physique ! elle a toujours ainsi l’attrait piquant