Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/150

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n’imagine pas qu’il faille s’en départir. Cette madame de Blamont est dangéreuse, il faut s’en méfier quoiqu’elle ne dise pas grand chose sur cet objet-ci, à-présent je ne suis pas sa dupe… La friponne est comme l’araignée, elle ne travaille jamais si bien que dans le silence… Il faut la prévenir, lui ôter tout moyen de pouvoir réclamer cette fille, de publier par-tout qu’ayant été ta maîtresse, il est impossible que sa sœur devienne ta femme ; tu sens la nécessité de couper court à toutes ces calomnies, une infinité de bigots se cabreraient à ce projet incestueux ; on ne voit dans le monde que des gens qui font mal, et qui blament à tout instant le mal des autres, comme s’ils croyaient couvrir par ce pédantisme, les égaremens dans lesquels ils se plongent. Je t’attends donc chez moi, le 21 au matin, sans faute, je t’indique ce rendez-vous d’avance pour que tu t’en souviennes mieux. Rien de ce que tu sais ne périclitera pendant notre voyage, je ferai comme les grands généraux, tout en at-