Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/238

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c’est d’après ce sanctuaire où règne à jamais son image, que je vais les offrir à tes yeux, PENSEZ TOUJOURS À MOI, ET QUE CETTE IDÉE SOIT LA BASE DE TOUTES VOS ACTIONS ; les voilà ces lignes chéries, les voilà Déterville : puisse me réduire en poudre la main de l’éternel, au moment où ce qu’elles contiennent ne fera pas la loi de ma vie.

Le sang dont je me suis servi pour écrire ces mots est pris de-là, me dit Aline, en pressant ma main sur son cœur, ce sont les expressions de ce cœur qui vous adore, gravées par le sang qui l’agite… Que tout cela vous soit cher, mon ami, et n’oubliez pas une malheureuse fille qui vous fait serment aux pieds de sa mère de ne jamais vivre que pour vous,… elle s’y met en disant ces mots ;… et cette mère respectable, aussi émue que ceux qui l’entouraient,… prît la main de sa fille, la mit dans la mienne,… et me dit :… oui, Valcour,… elle est à vous, je prends le ciel à témoin que mon consentement ne