Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/24

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la fainéantise ; qu’à multiplier dans l’état, cette vermine épouvantable connue sous le nom de mendians, qui le souillent et le déshonorent. Que si tous les cœurs étaient fermés comme le sien à cette inutile pitié, ces malheureux sûrs de vivre aux dépens des dupes, n’abandonneraient pas leur métier, leur patrie et leurs parens, dont ils font le malheur, en les privant de leurs secours… Que tel homme doué de tout ce qu’il faut pour faire un excellent ouvrier, devenait un fainéant par l’habitude d’être secouru sans rien faire, qu’il lui devenait bien plus facile de jouer des maux, que de se mettre en un état de n’en pas souffrir, d’où il résultait, que ce qu’on croyait une bonne œuvre, en devenait dès-lors une très-mauvaise. C’est parce que j’ai été malheureuse moi-même, continua-t-elle, que j’ai vu qu’on pouvait améliorer son sort sans avoir besoin des autres, et les secours que j’ai trouvés quelquefois, tels que ceux de Gaspard et de Bersac, m’eussent-ils été refusés, je n’en aurais