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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/319

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dant que la terre, ne laissant jamais voir sur son front que la douleur et l’humilité… Le président monta, Julie suivit ;… alors Aline tourna les yeux sur moi, pour m’adresser un adieu cruel qui eut ouvert la source des larmes que je m’efforçais d’étancher ;… mais ne pouvant plus me distinguer, par les précautions que j’avais prises, quoique je ne la perdisse pas de vue… Elle s’élança comme un trait dans la voiture :… tout s’éloigna avec la rapidité de l’éclair ;… et moi, confondu,… anéanti,… je crus que l’astre disparaissait pour toujours des cieux, et que le monde allait être condamné à vivre éternellement dans les ténèbres.

Je rentrai, suivi du peuple, dont les pleurs ne tarissaient point. Ne voulant faire enterrer madame de Blamont qu’au bout de trente-six heures révolues, d’après les instances réitérées de sa fille, je fis ouvrir l’appartement où elle était exposée, après avoir pris soin de faire enclore le lit d’une balustrade couverte de drap noir :