Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/345

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux mânes de ma mère, veux-tu porter celle-la, me dit-elle ? — Oh ! Mademoiselle ! — eh bien ! je la porterai, mon enfant,… je la remettrai moi-même ;… et elle se leva avec une agitation prodigieuse. Oh ! pourquoi tous ces mouvemens,… pourquoi toutes ces paroles m’ont-elles échappées ?… peu après, elle me dit que depuis que nous étions hors de Vertfeuille, nous n’avions pas encore imaginé de prier un instant pour sa mère, cela est vrai, lui dis-je, — réparons cela Julie ; elle se mit à genoux, m’ordonna de m’y mettre et de réciter dans mon livre, l’office des morts, lentement et de manière à ce qu’elle pût me suivre et m’entendre, elle remplit ce devoir avec une ferveur,… une componction qui m’édifia jusqu’aux larmes ; ensuite elle voulut que nous récitassions ensemble le vingt-quatrième psaume Dominus illuminatio mea, dont le sens est, que quel que soit le nombre des ennemis qui nous accablent, on ne doit rien craindre, quand on a Dieu pour protecteur et la vie éternelle pour espoir, mais quand elle en fut au seizième