Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/381

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tendre ;… Ne préviens pas l’instant de cette réunion désirée ; pleure sur ma faute, et ne l’imite pas. Laisse-moi préparer cet être saint, à daigner te recevoir un jour ; laisse-moi l’implorer pour toi, et lui demander ta place au milieu des anges qui le louent ; ne m’ôte pas l’espoir flatteur d’imaginer que mes prières contribueront peut-être à ton éternelle félicité. Je dois l’essayer dans les cieux, n’ayant pu l’obtenir sur la terre. Toi,… continue d’y exercer ces vertus qui te valurent mon cœur ; chacune de celle où tu te livreras, aussi-tôt recueillie par ton Aline, sera présentée par elle au tribunal sacré de ce grand être. « Dieu puissant (oserai-je lui dire) ; il efface, à force de bienfaits, le crime de celle qui l’aimât, ne le rejettez pas de votre sein, et que ce soit par ses bonnes œuvres que j’obtienne à-la-fois de vous, et mon pardon, et son bonheur… Nous vous aimerons,… nous vous chérirons…, nous vous glorifierons,… nous tresserons ensemble les couronnes de mirthes que