Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/382

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nous déposerons à vos pieds,… nous oserons faire retentir ensemble les voûtes azurées de votre temple, nous chanterons le nom du Seigneur dans Sion, et nous publierons ses louanges dans Jérusalem[1].

Non, mon ami, ne me plains pas, ne me plains pas, te dis-je ; songes, au peu que tu perds, pense à ce que tu peux retrouver ;… à ce qui t’attend au sein de l’éternel ; mais, pour mériter cette fin céleste, ne te dérobe point au monde Valcour, fait pour en être l’ornement ; je ne te condamne point à l’abandonner ; je n’exige de toi que de continuer d’y vivre honnête ; plus son séjour nous offre d’occasions de chûtes… plus il est beau de n’y montrer que des vertus ; il est au milieu de ce monde pervers, une solitude profonde,… c’est le cœur de l’homme sage,… il y descend, il s’y recueille, il y trouve des forces pour résister à la corruption. Que mon image l’embellisse cette solitude où je

  1. Pseaume 101.