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LETTRE LXXII.


ET DERNIÈRE.



Valcour à Déterville.


Ce 17 mai 1779.



Je les ai lus ces funestes écrits,… je les ai lus et je respire encore ! Le sentiment de mon amour est si vif, que même en perdant celle qui en est l’objet, il m’est impossible de trancher une vie qu’elle anime et qu’elle enflammera jusqu’au dernier moment…… Je ferai bien plus que mourir, je vivrai Déterville, je me nourrirai des serpens de la vie,… je m’abreuverai du fiel qu’ils exhalent. Le sacrifice est plus affreux que si je m’immolais moi-même ; celui qui, ne pouvant supporter les fléaux qui le pressent, s’y soustrait en se privant du jour, n’est-il donc pas infiniment