Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/49

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Des que les revers n’ont pu former l’ame de cette jeune personne. Il est à craindre qu’ils ne la rendent méchante ; et ces richesses dont elle va jouir, finiront par achever de la corrompre… Mais parlons de vous, mon ami… Enfin je me rapproche… Voici ma dernière lettre de Vertfeuille. En quel état vais-je trouver tout ce qui nous intéresse ?… Quel parti vais-je prendre vis-à-vis de mon mari ? Après cette nouvelle horreur,… s’il manœuvre sourdement encore,… comment le deviner ? comment l’entraver ou le rompre ? Quoi qu’il en soit, je vous verrai… ici ou là ; il faut que je vous embrasse. Dites à Léonore que je serai sans faute à Paris le 10, je veux la voir encore avant qu’elle ne parte ; je les recevrai comme des gens qui ont passé par hazard à ma terre, en revenant de leurs aventures. L’histoire de leur arrêt chez moi, a trop fait de bruit pour que je puisse m’empêcher d’en convenir, la seule chose à cacher, est qu’elle est ma fille, et je vous réponds qu’on ne le verra point à son