Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/64

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ment de la tête, bien plus que des sentimens du cœur, et qui la replaçant toujours dans une sorte d’infériorité et d’humiliation, ne lui laisse plus que le triste rôle de la colombe, sous la serre aigue du vautour. Mais elle a besoin d’art et de politique, si elle pouvait l’enchaîner et le vaincre à force de complaisance, pour le bonheur de sa chère Aline, il n’y aurait rien, dit-elle, qu’elle n’entreprît avec délices.

Augustine est réconciliée, elle s’est jettée aux pieds de la présidente : elle lui a demandé pardon de son inconduite ; elle l’a supplié de n’y plus penser ; et vous jugez si l’ame tendre et douce de ma mère a pu résister à cette scène ? elle a embrassé cette fille avec tendresse, elle l’a relevée, et lui a rendu toute sa confiance et sa protection… Le président était presque attendri il est d’ailleurs d’une retenue singulière vis-à-vis de cette fille ; il ne paraît assurément pas qu’il ait jamais pu se rien passer entr’eux.

Mais pour Sophie, ma mère est très-