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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


leurs, cette tour qui vous effraie ne la contient plus. Vous en avez vu sortir deux personnes, et, à supposer qu’elle fût du nombre, la voilà donc libre maintenant ?

— Qu’importe, cherchons-la toujours ; fouillons toutes les tours qui se présenteront à nos yeux ; pénétrons dans toutes les forêts ; remplissons, en un mot, le but de nos voyages et que rien n’en arrête le cours.

Cette ferme résolution détermina le prince à repasser en Allemagne, pays plus abondant en tours et en forêts que ne le fut jamais la Hollande.

Nos chevaliers revinrent donc à Hambourg où ils avaient laissé leurs armes, leurs chevaux et leur écuyer, et dès le lendemain, ils se remirent en marche pour Munster.


Cependant Adélaïde et sa compagne passaient des jours bien tristes dans l’effrayant réduit où on les avait consignées ; et plus le travail de ces infortunées avançait, plus la frayeur s’emparait de leur âme. Un vieil aveugle qui leur apportait à manger et qui ne parlait que par monosyllabes ne leur fournissait aucun éclaircissement sur leur sort. Lorsque Schinders reparut à la fin du mois, ainsi qu’il l’avait annoncé, il examina l’ouvrage, et ne le trouvant pas fort avancé :