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ISABELLE DE BAVIÈRE


marquis, il protesta que rien ne l’empêcherait de se venger, et de porter en conséquence la guerre chez l’insolent vassal qui voulait le tromper.

On fixa donc le départ des troupes au 5 avril 1393.

Isabelle, pendant ce temps, échauffait les esprits. D’accord avec les princes, elle faisait sentir à tout le monde, ainsi qu’au roi lui-même, combien il était ridicule d’armer la France entière pour la cause d’un homme, plus déprédateur lui-même qu’aucun de ceux qu’on accusait de semblables torts. Rien ne réussit : l’armée se mit en marche, s’attendant néanmoins à quelque événement qui dérangerait tout.

Les suites ne firent que trop voir la vérité de ces conjectures difficiles à démêler pour lors, mais bien faciles à deviner pourtant par ceux qui auraient voulu saisir le fil de tous ces événements, et qui, comme nous venons de le dire, auraient su le rattacher aux vraisemblances, et surtout lorsqu’il s’agissait d’une des plus intéressantes anecdotes de notre histoire.

L’opinion des médecins ne se réalisa que trop : la santé du roi se dérangea totalement. De sombres apathies succédaient à des accès de fureur, dont il ne sortait que pour se désespérer de l’état dans lequel il se voyait réduit. L’homme aliéné n’est