deurs d’Angleterre, chargés de négocier cette
union. Les princes voulaient qu’un traité de paix
en devînt le sceau ; mais ce n’était pas ainsi qu’Isabelle
l’avait conçu ; de cette manière ses projets
n’eussent pas été remplis. On se contenta donc
d’une trêve de vingt-huit ans, et la princesse
Isabelle de France fut destinée à Richard II.
Des que le mariage fut arrêté, les ambassadeurs bien conseillés par la reine firent une protestation dont l’objet était d’établir les droits chimériques du roi d’Angleterre à la couronne de France, et certes il était facile de voir dans cette manœuvre à quel point étaient flattées l’ambition, la haine et la vengeance d’Isabelle, puisqu’elle se trouvait alors belle-mère du roi qui prétendait à la couronne de France ; ce qui, comme on le voit, doublait une autorité, bien différente de celle qui ne venait que du simple titre d’épouse d’un prince imbécile, dont les oncles entravaient chaque jour tout ce qu’elle concevait pour s’agrandir. Une difficulté se présenta pourtant : ce mariage n’allait-il pas la brouiller avec le duc de Bretagne, auquel était promise l’aînée de ses filles ? Mais Isabelle se flattait de tout arranger en donnant au Breton une des sœurs de celle qu’elle faisait épouser à l’Anglais. C’est ici qu’on observe avec plaisir la bonhomie de nos historiens.