de désapprouver le dangereux avis qu’on venait
d’ouvrir et qu’il n’exigerait jamais de nouveaux
subsides avant qu’on lui eût montré l’emploi
de ceux dont le peuple gémissait encore ; qu’à
l’égard de la guerre que l’on paraissait craindre,
il ne la redoutait nullement, mais que si elle avait
lieu, il offrait à la France sa noblesse, ses troupes
et ses trésors. Il termina en assurant enfin que,
si l’impôt passait, ni lui ni ses états ne contribueraient,
et qu’il fallait que ceux qui avaient la faiblesse
de ne rien opposer à d’aussi dangereux desseins
fussent bien ennemis de la patrie ; que, pour
lui, il jurait de la servir et de ne l’abandonner
jamais, autant qu’elle ouvrirait les yeux sur ses
véritables dangers.
Ce discours produisit tout l’effet qu’en pouvaient attendre les amis sincères du prince et de l’état.
Le jeune duc de Bretagne parla dans le même sens ; il offrit de plus d’accorder à la France tout le temps qu’elle voudrait, pour les sommes qu’il avait à réclamer.
Cependant l’édit passa : le duc d’Orléans était lieutenant-général du royaume ; personne n’osa lui résister. Le duc de Bourgogne, pour dernière ressource, publia dans Paris tout ce qu’il avait dit pour s’opposer à des vexations si onéreuses. De ce moment il devint l’idole du peuple, mais celui-ci