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ISABELLE DE BAVIÈRE


ce fut par la très grande influence des partisans du duc de Bourgogne.

Le roi sentit pour lors la nécessité d’une réforme dans l’état et, pour y procéder, on demanda le duc de Bourgogne ; mais une rechute encore plus dangereuse que les précédentes, en retardant les sages résolutions de Charles, donna plus de crédit et plus d’insolence que jamais à son frère et à son épouse.

Rien ne fut néanmoins changé au projet d’appeler le duc Jean ; mais ce fut avec des forces capables de se faire craindre qu’il céda aux instances de ceux qui le désiraient. Pour légitimer le grand nombre de guerriers qu’il conduisait avec lui, il prit le prétexte d’une descente faite par les Anglais au port de l’Écluse et, pour mieux tromper Isabelle et d’Orléans, il leur demanda de les servir dans une aussi glorieuse entreprise. Trompés par de telles apparences, tous ceux qui pouvaient donner des secours s’empressèrent d’en fournir, et ce ne fut que quand le duc Jean se trouva à deux journées de Paris qu’on s’aperçut de ses véritables intentions. De ce moment, Louis vit bien qu’il était perdu et que la nécessité de céder à son rival allait faire en même temps éclater contre lui et la colère du peuple qu’il écrasait et la vengeance des grands, jaloux de son autorité. Il se retira à Melun. Isabelle, qui ne le croyait pas