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ISABELLE DE BAVIÈRE


encore perdu, se flatta de rétablir ses affaires en lui amenant le dauphin de Guyenne. Elle courut donc avec ce prince chercher d’Orléans dans l’asile qu’il s’était choisi. Le duc de Bourgogne qui venait d’apprendre au Louvre l’évasion de ces trois importants personnages, ne pensant plus dès lors qu’à s’opposer à cette fuite, se rend à l’hôtel Saint-Paul, où l’on lui dit que, malgré la résistance des officiers et des domestiques de la maison, le dauphin vient d’être enlevé.

Sans mettre pied à terre, le duc, simplement suivi de quelques cavaliers, s’élance sur les traces des ravisseurs et atteint la voiture à Juvisy. Après avoir salué le dauphin que conduisait Louis de Bavière, frère de la reine, il lui demande s’il n’aime pas mieux retourner à Paris que d’aller à l’endroit où l’on veut le conduire ; le jeune prince assure qu’il ne demande pas mieux que de revenir. Louis de Bavière veut faire quelques représentations ; Jean ne les écoute point et fait aussitôt retourner vers Paris la litière où était le dauphin. Il est reçu dans la capitale par le roi de Navarre, les ducs de Berri et de Bourbon, le comte de la Marche et une foule de seigneurs. Des réjouissances se préparent, les rues sont tapissées et le duc de Bourgogne est hautement proclamé le sauveur de la France.

Entre deux rivaux aussi puissants, il est rare