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ISABELLE DE BAVIÈRE

Afin de mieux cacher ses manœuvres, Isabelle avait fortement recommandé aux séditieux de se transporter de suite chez le duc de Bourgogne pour le contraindre à rendre Des Essarts. C’était précisément ce que voulait le duc qui, après avoir eu l’air de se faire prier, finit pourtant par livrer le prévôt que l’on conduisit sur-le-champ au Châtelet.

« Eh bien ! écrivit le même soir Isabelle au duc, ne vous avais-je pas assuré que ce traître retomberait bientôt dans nos mains. Je devais le tirer des vôtres pour le placer dans celles de la justice : il y est, c’est à la mort qu’il faut l’envoyer maintenant[1]. »

Toutes les richesses que le prévôt avait enfouies à la Bastille, lorsqu’il s’y était enfermé, furent saisies au profit de ceux qui voulaient lui ravir le jour[2].

Le dauphin se trouva lui-même et sans s’en

  1. Même liasse que celle indiquée ci-avant, et dans laquelle se trouve la lettre du duc de Bourgogne à la reine.
  2. Plus un concussionnaire a de richesses et plus il met ses vols à couvert ; quelques-uns, on le sait, usent du moyen maladroit de faire acheter des biens par leurs maîtresses, ou par leurs parents, et voilà la concussion dénaturée ; mais pour la reconnaître il ne s’agit que d’examiner la fortune primitive du coupable, et dès qu’il ne peut légitimer les moyens employés pour l’accroître, il est clair que le supplément est volé.