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Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/336

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ISABELLE DE BAVIÈRE


jours, et pendant ce temps les murs se tapissaient d’écrits injurieux que s’adressaient réciproquement l’un et l’autre parti.

Cependant, Henri V, servi par ses alliés, fit une descente sur les côtes de Normandie où le duc de Bourgogne se joignit bientôt à lui. Henri, s’approchant alors de la capitale, fit signifier au roi qu’il eût à lui céder une couronne sur laquelle il se croyait plus de droits que lui. Charles, voyant que le duc de Bourgogne en armes soutenait cette ridicule prétention, commença par lui faire dire de quitter un appareil de guerre qui ne convenait nullement dans une négociation. Le duc répondit à l’ambassadeur qu’il n’était armé que pour la cause du roi et qu’il n’y avait que ceux qui ne l’embrassaient pas qui s’avisaient de lui faire dire des choses aussi contraires aux véritables intérêts de la France. Que pouvait-on objecter à des fourberies de cette force ?

L’audace du roi de la Grande-Bretagne s’augmentait à mesure qu’il s’avançait sur les terres de France : réclamant toujours la couronne, il voulait pourtant bien, disait-il, en laisser les honneurs à Charles, mais à condition premièrement que lui, roi d’Angleterre, s’intitulerait aussi roi de France, que pendant tout le temps de la vie de Charles il serait nommé régent du royaume ; et secondement