femme dont ils le prétendaient amoureux[1]. Ce
fait est notoirement faux. Ce fut Tanneguy Duchâtel,
grand partisan du dauphin, qui ménagea
cette entrevue et qui fit tout ce qu’il put pour
que le duc s’humiliât vis-à-vis du dauphin ; mais
Jean ne renonça point à son caractère ; il ne l’avilit
jamais, et s’il eut l’air de s’abaisser avec le
dauphin à Pouilly, ce ne fut que pour préparer
ce qu’il projetait. La conduite de Tanneguy
Duchâtel à Montereau nous fera voir que cet
ami du dauphin était loin d’être la dupe du duc
de Bourgogne.
Véritablement dans cette première entrevue le duc cajola le dauphin, le caressa, lui jura foi et hommage, porta les prévenances au point de tenir l’étrier quand le jeune prince monta à cheval[2] ; et l’on s’est obstiné à voir dans tout cela un retour vertueux du duc de Bourgogne… de la vertu dans un homme assez faux pour renouveler dans le même temps à Henri toutes les clauses du honteux traité qu’il venait de faire précédemment avec lui ! C’est à l’homme que nous venons de