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ISABELLE DE BAVIÈRE


per et toujours avec un si grand art que la vérité n’ait l’air d’être telle que quand elle est le mieux immolée par lui.

Quoi qu’il en fût le duc de Bourgogne balança sur l’époque de la seconde entrevue, d’abord fixée au 18 août, puis remise au 26 du même mois et décidément résolue au 10 de septembre.

Le dauphin varia de même : mais quelle différence de motifs dans l’une et l’autre de ces irrésolutions ! L’intéressant dauphin devait frémir de se retrouver avec un pareil traître, tandis que le coupable ne pensait qu’à le devenir de plus en plus, et ne variait que pour être plus sûr de son fait.

On fit tout ce qu’il fut possible pour vaincre ces tergiversations ; elles ne se fixèrent qu’avec beaucoup de peine.

Une malheureuse prédiction, qu’un Juif avait faite au duc, paraissait l’arrêter toujours. Si vous allez à Montereau, lui avait dit cet astrologue, jamais vous n’en reviendrez.

Tel fut un des motifs des irrésolutions du duc et ce qui l’avait également engagé à proposer Troyes au lieu de Montereau. Cependant, vaincu par les vives représentations qui lui furent faites de ne point aigrir le dauphin par ces changements perpétuels, il se décida pour Montereau