et lui livra l’assaut du côté de ce qu’on nomme
aujourd’hui la butte Saint-Roch. Par les soins
d’Isabelle la terreur se répandit partout. De ce
moment, le parti du roi n’osa plus secourir son
véritable maître et les assaillants trompés dans
leur espoir se retirèrent aussitôt, malgré les encouragements
et les services signalés de Jeanne, que
malheureusement une flèche atteignit sous les murs
de la ville et mit hors de combat. Mais qui lança
cette flèche ? Voilà ce que n’approfondirent jamais
ceux qui ont parlé de cet événement, et voilà ce
qu’ils auraient découvert comme nous, s’ils eussent
pris la peine de compulser les pièces authentiques
et originales qui éclaircissent ce fait, et particulièrement
celles du procès de Jeanne, déposées à
la Bibliothèque royale de Londres.
« Un soldat de la garnison de Paris, disent ces pièces, se présenta dès le même soir à Isabelle : « J’ai, lui dit-il, atteint et vraisemblablement tué cette sorcière ; je demande à Votre Majesté la récompense qu’elle m’a promise » et, à l’instant, cet homme reçut deux mille saluts de la reine qui lui dit de recommencer si, par hasard, il reconnaissait n’avoir point réussi[1].
- ↑ Le salut, monnaie de ce règne, valait vingt-cinq sols ; on l’appelait ainsi à cause de l’effigie de l’annonciation que l’on voyait sur ces pièces.