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ISABELLE DE BAVIÈRE


remplacent ; chacun ici n’est occupé que de soi ; pourquoi donc ne pas faire de même ? si j’eusse trouvé des vertus chez vous, peut-être les eussé-je adoptées : je n’y trouve que le contraire… eh bien ! je vous le répète, Bois-Bourdon, vous me guiderez. Je suis fort jeune ; vous avez assez d’expérience pour me donner de bons conseils, je les suivrai tant qu’ils seront d’accord avec mes idées : je les rejetterai dès qu’ils les contrarieront. »

Bois-Bourdon se jette aux pieds de sa souveraine, proteste de sa fidélité ; jure le plus inviolable secret, et le crime, de ses mains hideuses, vient serrer les nœuds révoltants de cette funeste association.

Dans les préparatifs du second armement projeté contre l’Angleterre, le connétable de Clisson avait imaginé une ville qui devait se transporter avec les vaisseaux de débarquement ; cette forteresse était susceptible de loger une armée entière et elle devait servir de place d’armes, en touchant la plage ennemie. Rien n’égalait d’ailleurs le luxe et la magnificence des vaisseaux destinés à cette expédition.

La façon de penser générale était alors que le duc de Bourgogne, fort attaché au parti anglais, ferait encore échouer cette seconde entreprise. Effectivement, elle n’eut pas lieu ; mais les soup-