pour se faire plus chaudement désirer ; on l’accoste
à la fin, des propos ordinaires lient d’abord
la conversation qui peu à peu devient plus
intéressante. — Il fait dans le bal une chaleur
affreuse, dit Mlle de Villeblanche, laissons nos
compagnes ensemble, et allons prendre un peu
l’air dans ces cabinets où l’on joue et où l’on
se rafraîchit. — Ah ! monsieur, dit Franville
à Mlle de Villeblanche qu’il feint toujours de
prendre pour un homme… en vérité je n’ose
pas, je ne suis ici qu’avec ma sœur, mais je sais
que ma mère doit venir avec l’époux qu’on me
destine, et si l’un et l’autre me voyaient avec vous,
ce serait des trains… — Bon, bon, il faut un
peu se mettre au-dessus de toutes ces frayeurs
d’enfant… Quel âge avez-vous, bel ange ? —
Dix-huit ans, monsieur. — Ah ! je vous réponds
qu’à dix-huit ans on doit avoir acquis le droit de
faire tout ce qu’on veut… allons, allons, suivez-moi
et n’ayez nulle crainte… et Franville se laisse
entraîner.
— Quoi, charmante créature, continue Augustine, en conduisant l’individu qu’elle prend toujours pour une fille vers les cabinets attenant à la salle du bal… quoi, réellement vous allez vous marier… que je vous plains… et quel est-il, ce personnage qu’on vous destine, un ennuyeux