Page:Sade - Historiettes contes et fabliaux, 1926.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
AUGUSTINE DE VILLEBLANCHE
113


ma main… la voilà. — Je n’en profite que parce que je ne trouve pas mieux, au moins. — Soyez bien assurée que pour moi, je ne vous l’offre que par honnêteté.

On arrive à la porte de la maison d’Augustine et Franville se prépare à prendre congé. — En vérité vous êtes délicieux, dit Mlle  de Villeblanche, eh quoi, vous me laissez dans la rue. — Mille pardons, dit Franville… je n’osais pas. — Ah comme ils sont bourrus ces hommes qui n’aiment pas les femmes ! — C’est que voyez-vous, dit Franville, en donnant pourtant le bras à Mlle  de Villeblanche jusqu’à son appartement, voyez-vous, mademoiselle, je voudrais rentrer bien vite au bal et tâcher d’y réparer ma sottise. — Votre sottise, vous êtes donc bien fâché de m’avoir trouvée ? — Je ne dis pas cela, mais n’est-il pas vrai que nous pouvions l’un et l’autre trouver infiniment mieux ? — Oui, vous avez raison, dit Augustine en entrant enfin chez elle, vous avez raison, monsieur, moi surtout… car je crains bien que cette funeste rencontre ne me coûte le bonheur de ma vie. — Comment, vous n’êtes donc pas bien sûre de vos sentiments ? — Je l’étais hier. — Ah ! vous ne tenez pas à vos maximes. — Je ne tiens à rien, vous m’impatientez. — Eh bien, je sors, mademoiselle, je

8