tristement que ce n’était ni les convenances, ni
les qualités qui devaient décider les sentiments
d’une fille pour un époux, mais seulement la
raison, l’âge mûr et principalement l’état, que
l’état d’un homme de robe était le plus censé,
le plus majestueux de tous les états de la monarchie,
celui d’ailleurs qu’il aimait le mieux dans
le monde ; ce ne devait nécessairement être
qu’avec un homme de robe que sa fille cadette
devait être heureuse. Cependant le vieux baron
de Téroze avait donné sa fille aînée à un militaire,
qui pis est, à un colonel de dragons ; cette
fille extrêmement heureuse et faite pour l’être à
toute sorte d’égards, n’avait aucun lieu de se
repentir du choix de son père. Mais tout cela n’y
faisait rien ; si ce premier mariage avait réussi,
c’était par hasard, au fait il n’y avait qu’un
homme de robe seul qui pût rendre une fille
complètement heureuse ; cela posé, il avait donc
fallu chercher un robin : or de tous les robins
possibles, le plus aimable aux yeux du vieux
baron, était un certain M. de Fontanis, président
au parlement d’Aix, qu’il avait autrefois connu
en Provence, moyennant quoi, sans plus de
réflexion, c’était M. de Fontanis qui allait devenir
l’époux de Mlle de Téroze.
Peu de gens se figurent un président au par-