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Page:Sade - Historiettes contes et fabliaux, 1926.djvu/162

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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


dans les mouvements que je me suis donnés en me jetant moi-même à bas du lit, je vous y aurai précipitée sans doute ; je suis d’autant plus excusable que je rêvais assurément, puisque je me suis cru tombé de plus de vingt pieds de haut ; allons, ce n’est rien, ce n’est rien, mon ange, il faut remettre la partie à la nuit prochaine et je vous réponds que je m’observerai ; je ne veux boire que de l’eau ; mais baisez-moi au moins, mon petit cœur, faisons la paix avant que de paraître devant le public, ou sans cela je vous croirai ulcérée contre moi, et je ne le voudrais pas pour un empire. Mlle de Téroze veut bien prêter une de ses joues de rose, encore animée du feu de l’amour, aux sales baisers de ce vieux faune, la compagnie entre et les deux époux cachent avec soin la malheureuse catastrophe nocturne.

Toute la journée se passa en plaisir, et surtout en promenade qui, éloignant M. de Fontanis du château, donnait le temps à La Brie de préparer de nouvelles scènes. Le président bien décidé à mettre son mariage à fin, s’observa tellement dans ses repas qu’il devint impossible de se servir de ces moyens pour mettre sa raison en défaut, mais on avait heureusement plus d’un ressort à faire mouvoir, et l’intéressant Fontanis avait trop d’ennemis conjurés contre lui, pour