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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


jeune homme, le ruina et le fît condamner par contumace à la mort, ne pouvant venir à bout de saisir sa personne.

Voilà ses principaux crimes, décidez, mes amis. Aussitôt une voix s’élève : Le talion, messieurs, le talion ; il a condamné injustement à la roue, je veux qu’il soit roué.

J’opine à la pendaison, dit un autre, et par les mêmes motifs de mon confrère.

Il sera brûlé, dit le troisième, et pour avoir osé employer ce supplice injustement, et pour l’avoir souvent mérité lui-même.

Donnons-lui l’exemple de la clémence et de la modération, mes camarades, dit le chef, et ne prenons notre texte que dans sa quatrième aventure : une catin fouettée est un crime digne de mort aux yeux de cette ganache imbécile, qu’il soit fustigé lui-même. On saisit aussitôt l’infortuné président, on le couche à plat ventre sur un banc étroit, on l’y garrotte des pieds à la tête ; les quatre esprits follets s’emparant chacun d’une lanière de cuir longue de cinq pieds, la laissent retomber en cadence, et de toute la force de leur bras, sur les parties découvertes du malheureux Fontanis qui, lacéré trois quarts d’heure de suite par les mains vigoureuses qui se chargent de son éducation, n’offre bientôt plus qu’une plaie