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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


sible ne veut tenir que de l’amour, il avait jugé les femmes d’après la position cruelle où il les avait apparemment réduites ; et n’ayant jamais été à portée de connaître leur cœur parce qu’il n’a jamais été assez délicat ou assez aimable pour en enflammer aucun, il se vengeait en déprisant ce sexe adorable, de n’avoir jamais su paraître à ses yeux qu’un objet de haine et de mépris. Fondor était déjà vieux, une figure ignoble, une tournure courte et carrée qui sentait le caissier d’une lieue loin, mais des désirs encore très vifs et ne négligeant rien pour les assouvir sur-le-champ.

Tout s’arrangea sur le plan que venait de tracer le traitant et dès le lendemain Saint-Verac commença à agir, il fit sentir à Mme  de Telême les difficultés d’un pareil procès… De quelle protection pouvait-elle balancer celles de son adversaire ? il en avait beaucoup, c’était un cavalier charmant ; il l’avait connu pendant le séjour qu’il avait fait à Paris, quoiqu’il ne se fût point mêlé de ses affaires ; ce jeune homme avait intéressé toute la cour et toute la ville, ses prétentions paraissaient inattaquables, comment prétendre à le débouter ? Ce procès-là serait ruineux d’ailleurs, Mme  de Telême y mangerait tout ce qui lui restait, et finirait peut-être par