n’aime pas les couvents : ami de la joie, de la
gaieté, créé pour les plaisirs, recherché dans les
cercles, je ne m’avise point d’aller risquer dans
un parloir pour le moins six mois de vapeurs.
— Mais une femme… — …Est un individu qui
peut intéresser quand on s’en sert, mais dont
il faut savoir se détacher fermement quand de
sérieuses raisons nous en éloignent. — Il y a
de la dureté dans ce que vous dites là. — Point
du tout… de la philosophie… c’est le ton du
jour, c’est le langage de la raison, il faut
l’adopter ou passer pour un sot. — Cela suppose
quelque tort dans votre femme, expliquez-moi
cela : défaut de nature, de complaisance ou
de conduite. — Un peu de tout… un peu de
tout, monsieur, mais laissons cela, je vous en
prie, et revenons à cette chère Mme de Raneville :
palsembleu, je ne comprends pas que vous ayez
été à Orléans sans vous amuser de cette créature…
mais c’est que tout le monde l’a. — Tout
le monde, non, car vous voyez bien que je ne
l’ai pas eue : je n’aime pas les femmes mariées.
— Et sans trop de curiosité, avec qui passez-vous
votre temps, monsieur, je vous prie ? —
Mes affaires d’abord, et puis une créature assez
jolie avec laquelle je soupe de temps en temps.
— Vous n’êtes pas marié, monsieur ? — Je le
Page:Sade - Historiettes contes et fabliaux, 1926.djvu/267
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE COCU DE LUI-MÊME
249