invite et je vous donne ma parole d’honneur que
nous serons absolument seuls. Lurcie au fait
laisse entrevoir quelque désir, son mari n’ose la
contrarier devant d’Aldour, et la partie se forme.
— Deviez-vous vouloir une telle chose, dit le
grondeur dès qu’il se retrouve seul avec sa
femme, vous savez bien que je ne me soucie
point de tout cela, je saurai rompre tous ces
désirs, et je vous préviens que dans peu mon
projet est d’aller vous consigner dans une de
mes terres où vous ne verrez jamais que moi. Et
comme le prétexte fondé ou non ajoutait beaucoup
aux attraits des scènes luxurieuses dont
Bernac inventait des plans quand la réalité lui
manquait, il saisit l’occasion, fait passer Lurcie
dans sa chambre et lui dit : Nous irons… oui, je
l’ai promis, mais vous allez payer cher le désir
que vous en avez montré… La pauvre petite
malheureuse se croyant près du dénouement,
souffre tout sans se plaindre. — Faites ce qu’il
vous plaira, monsieur, dit-elle humblement, vous
m’avez accordé une grâce, je ne vous dois que de
la reconnaissance. Tant de douceur, tant de résignation
eût désarmé tout autre qu’un cœur
pétri de vice comme celui du libertin Bernac,
mais rien n’arrête celui-ci, il se rend heureux, on
se couche tranquille ; le lendemain d’Aldour, sui-
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L’ÉPOUX CORRIGÉ
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