de menaces & de mauvais propos cette pauvre petite
malheureuſe tremblante ſous les coups dont elle
ſe voit prête à être déchirée ; Rodin n’eſt plus à
lui, il s’empare d’une poignée de verges priſes au
milieu d’une cuve où elles acquiérent dans le vinaigre
qui les mouille, plus de verdeur & de piquant…
Allons, dit-il en ſe rapprochant de ſa
victime, préparez-vous, il faut ſouffrir ; & le
cruel laiſſant d’un bras vigoureux tomber ces
faiſceaux à plomb ſur toutes les parties qui lui ſont
offertes, en applique d’abord vingt-cinq coups qui
changent bientôt en vermillon le tendre incarnat
de cette peau ſi fraiche.
Julie jettait des cris… des cris perçans qui déchiraient mon ame ;… des pleurs coulent ſous ſon bandeau, & tombent en perles ſur ſes belles joues, Rodin n’en eſt que plus furieux… Il reporte ſes mains ſur les parties moleſtées, les touche, les comprime, ſemble les préparer à de nouveaux aſſauts ; ils ſuivent de près les premiers, Rodin recommence, il n’appuie pas un ſeul coup, qui ne ſoit précédé d’une invective, d’une menace ou d’un reproche… le ſang paraît… Rodin s’extaſie ; il ſe délecte à contempler ces preuves parlantes de ſa férocité. Il ne peut plus ſe contenir, l’état le plus indécent manifeſte ſa flamme ; il ne craint pas de mettre tout à l’air ; Julie ne peut le voir… un inſtant il s’offre à la brèche, il voudrait bien y monter en vainqueur, il ne l’oſe ;