Page:Sade - Justine, ou les Malheurs de la vertu.djvu/323

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ſouffrir, mais chaque fois qu’il arrivait à ſa femme, il la tracaſſait, la vexait d’une ou d’autre maniere. La ſcene change encore : il fait mettre à plat ventre la Comteſſe ſur un canapé, & prenant chacun des jeunes-gens l’un après l’autre, il les introduit lui-même dans la route étroite offerte par l’attitude de Madame de Gernande : il leur permet de s’y échauffer, mais ce n’eſt que dans ſa bouche que le ſacrifice doit ſe conſommer ; il les ſuce également à meſure qu’ils ſortent. Pendant que l’un agit, il ſe fait ſucer par l’autre, & ſa langue s’égare au trône de volupté que lui préſente l’agent. Cet acte eſt long, le Comte s’en irrite, il ſe releve, & veut que je remplace la Comteſſe, je le ſupplie inſtamment de ne point l’exiger, il n’y a pas moyen. Il place ſa femme ſur le dos le long du canapé, me fait coller ſur elle, les reins tournés vers lui, & là, il ordonne à ſes mignons de me ſonder par la route défendue : il me les préſente, ils ne s’introduiſent que guidés par ſes mains ; il faut qu’alors j’excite la Comteſſe de mes doigts, & que je la baiſe ſur la bouche : pour lui ſon offrande eſt la même ; comme chacun de ſes mignons ne peut agir qu’en lui montrant un des plus doux objets de ſon culte, il en profite de ſon mieux, & ainſi qu’avec la Comteſſe, il faut que celui qui me perfore, après quelques allées & venues, aille faire couler dans ſa bouche