beaucoup de monde, auxquels, ainsi qu’à vous, nous n’avons fait que des politesses. Nous prions tous ces honnêtes gens de répandre notre conversion dans le public : ils ont promis de nous servir de témoins et de défenseurs. Honorez-nous de la même grâce… Vous, monsieur le comte de Villefranche, que nous connaissons à merveille, vous avez tout le crédit nécessaire pour nous sauver des peines que nous avons méritées : allez à Montpellier, sollicitez pour nous ; nous garderons votre dame en dépôt jusqu’à ce que, muni des faveurs que nous demandons, vous veniez vous-même la retirer de nos mains. Croyez que, jusque-là, les plus grandes attentions et le plus grand respect guideront toutes nos démarches envers elle ; mais, il est bon de vous en prévenir, elle est le prix de notre grâce ; elle ne vous sera rendue qu’à cette condition. Villefranche veut parler, on l’en empêche. La marquise fait de son côté tout ce qu’elle peut pour s’opposer à ce parti et pour que Villefranche ne l’abandonne pas : tout est inutile, le comte doit céder ; il part, deux brigands l’escortent, et la marquise, au sein des pleurs et des alarmes, reste seule avec les quatre autres.
Pour n’avoir plus à nous occuper que de madame de Gange, nous dirons de suite à nos lecteurs que ce ne fut point à Montpellier que Villefranche fut conduit, mais aux portes d’Avignon, où on le déposa, en lui disant que tout ce qu’on